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L'interview : Dans le terrier d'Hippocampe Fou
Cette semaine, nous sommes partis à la rencontre d'un animal peu commun dans la région : Hippocampe Fou ! De passage à Bordeaux pour nous présenter son nouvel album, nous avons eu la chance d'être invité dans son terrier afin d'en savoir un peu plus sur ce compteur d'histoires, maître des mots à l'imagination débordante.
Pour vous le présenter en quelques lignes c'est un rappeur français totalement délirant, pro du storytelling et des jeux de mots. Après nous avoir fait voyager sous les océans avec Aquatrip, nous avoir fait voler au dessus des nuages avec Céleste, partons désormais dans les profondeurs de sa grotte avec Terminus !
"Le rap pouvait être autre chose [...] Tu peux partir dans de vrais délires !"
Nicolas : On va démarrer en retraçant ton parcours, ton premier amour c’est le cinéma ? Comment es-tu arrivé dans le rap ?
Hippocampe Fou : Par hasard. Des rencontres, des amis, des amours, des bonnes étoiles, des bonnes fées, des gens qui m’ont transmis leur passion, le grand frère d’un pote… Bref un mélange d’influences et de gens qui m’ont ouvert. Après il y a eu un déclic avec le film Ghost Dog (B.O. de RZA du Wu Tang), c’est un tueur à gages qui bosse pour la mafia italienne et qui est fanatique de la mentalité samouraï. Tu as un mélange entre la culture samouraï, mafia italo-américaine et hip-hop. Tout cela se mélange et j’ai pris une grosse claque, le fait de mélanger la culture samouraï presque au même niveau que la culture hip-hop.
N: Comme IAM ?
H: Par exemple ! Le film a dû sortir 2 ans après l’album du Micro d’Argent (album référence d'IAM), mais le Wu Tang avait déjà fait cela avant eux. D'un coup je me suis rendu compte que le rap pouvait être autre chose que ce que j’en connaissais. Tu peux partir dans de vrais délires, des concepts à fond comme l’a fait le Wu Tang à l’époque ou IAM comme tu l’as dit. Après j’ai commencé à creuser. J’ai eu des gens autour de moi qui avaient de belles collections de disques. J’ai commencé à écouter plein de disques à gauche à droite et puis après j’ai téléchargé comme un gros pirate plein de morceaux ! C’est comme ça que j’ai commencé à me faire une culture rap, puis j’ai commencé naturellement à écrire, à me produire sur scène et maintenant je suis là.
N : Tu as démarré tard du coup ?
H : Ouais ! J’ai écouté des morceaux d’albums un peu classiques dans les années 90 : MC Solaar, IAM, The Fugees, NTM. Mais je ne connaissais pas plus que ça tu vois ? Je pouvais te citer aussi Oasis, Queen, Nirvana. C’était juste de la musique que beaucoup de gens écoutaient et que j’appréciais. Je n’étais pas forcément fan de tous les morceaux à la mode mais quand beaucoup de gens te parlent d’un truc tu finis par écouter. Mais non je n’étais pas un digger (NDLR : un chercheur) à 13 piges à aller dans des petits shops de vinyle. C’est vraiment à 19 ans que j’ai commencé à m’intéresser au rap. Et comme je faisais des études de cinéma, c’était une sorte de seconde passion puisque d’un coup le cinéma devenait peut-être mon futur métier j’en parlais toute la journée je faisais que voir des films donc il me fallait une autre passion, un autre jardin secret, d’autres choses à découvrir et le rap a été un gros kiff et en même temps que j’ai découvert le rap j’ai découvert la chanson française des années 50 et 60. J’ai creusé, je connaissais 2 ou 3 sons de Brassens, Jacques Brel et autres et j’ai commencé à m’y intéresser plus. J’ai découvert Boby Lapointe, Barbara, puis j’ai pris une gifle quoi.
N : Cela me fait penser un peu à Jim Morrison dans le sens où il a démarré par des études de cinéma et qu’il s'est retrouvé dans le rock un peu par hasard derrière.
H : Oui, mais il n’a pas eu le temps de faire grand chose le petit Jim, de toute façon j’ai déjà passé la barre des 27 ans donc pas de problème !
N : D’où vient ton blaze Hippocampe Fou ?
H : En fait je m’appelle Sébastien Gonzalez et le jour où j’ai tapé mon nom dans Google, comme ça pour voir tu vois ? Pour voir s’il y avait une photo ou un truc. On s'est tous cherchés dans Google un jour ! Donc je tape et tout, je vois Sébastien Gonzalez, réalisateur primé au festival de je sais plus quoi. J'avais envoyé un film à un festival de ma fac mais genre un film à l’arrache sur CD gravé. Et donc durant une demi-seconde je me suis dit c’est un truc de ouf j’ai peut-être gagné un prix ! Et en fait rien à voir, c’est un mec qui s’appelait comme moi et il avait 5 ou 6 ans de plus et il faisait des films genre un peu gores, un peu thriller. Je me suis dit mince, le bâtard il s’appelle comme moi, du coup c’est mort je peux pas l’utiliser. Parce que moi j’étais chaud pour représenter mes prénom et nom, je trouvais que c’était bien de ne pas trouver de pseudo. C’est un peu ringard parfois. Et du coup j’ai eu un déclic et c’est devenu Hippocampe. Maintenant en ayant analysé pourquoi j’ai choisi cela. Je pense que j’ai eu un vrai flash quand pour la première fois j'ai vu un hippocampe. Mais un flash amoureux, je me suis dit j’aime cette chose, t’es incroyable, t’es trop bizarre, c’est “Whouaah”. Comme quand tu vois une méduse ou un insecte trop chelou. Et du coup Hippocampe c’est parce que j’avais envie de faire du rap chelou sans doute et ça me paraissait bien.
"Un chemin est possible par là, et je l'ai suivi. Par la suite j'ai créé mon propre chemin"
N : Du coup tout à l’heure tu m’as parlé du Wu Tang, mais est-ce que tu as d’autres influences dans le rap ou ailleurs qui t’ont motivé dans la musique ?
H : Mes fondations c’étaient MC Solaar, IAM. Après c’est le cinéma, plein de réalisateurs et de compositeurs comme John Williams, Ennio Morricone, c’est la musique de film que j’écoutais avant d’en faire et avant de vraiment m’intéresser à tous ces courants musicaux. Comme j'adore les films, je réécoutais la musique et je me refaisais toutes les images dans ma tête. Quand j’ai commencé à m'intéresser au rap ou à la chanson, il fallait que j’aie la même sensation car c’est cela que j’aimais dans la musique. Et le rap c’était plus dans les samples qui étaient choisis donc c’est pour cela que j’aimais bien IAM, Wu Tang, Cypress Hill, il y avait une ambiance un truc un peu musique de film et c’est le côté sampling je pense qui me plaisait à l’époque. Après j’ai eu une très grosse claque avec Java, c’est du rap musette. C’est un mec qui s’appelle Erwan il a un peu le timbre de voix de Renaud, un peu Parigot et il rappait sur des instrus hip-hop avec de l’accordéon et j’ai trouvé ça génial parce que ça ne ressemblait pas au rap américain, anglais, ça essayait de faire du rap français. C’était plaisant de voir que quelqu’un qui essayait de ne pas suivre des tendances et d’aller chercher du côté de la chanson française. ça m’a parlé, c’était vraiment à mi-chemin entre les deux tout en racontant des histoires. Erwan c’est vraiment un grand frère qui m’a aiguillé, un chemin est possible par là et je l’ai suivi. Par la suite j’ai créé mon propre chemin mais on a toujours des guides, des mentors mais son 1er album Hawaï c’était une grosse gifle.
N: Quelles sont tes coups de coeur musicaux en 2017-2018 ?
H: Ocean Wisdom, c’est un rappeur anglais, il est trop fort. Il varie les flows à chaque morceaux. Tu lui donnes n’importe quelle instru, il la détruit, il trouve tous les flows possibles dessus. Il a une voix particulière et une technique irréprochable. J’aimerais vraiment le voir en live car ses morceaux studio c’est de la folie, une boucherie. Tu sens que le mec se lance des défis. Ce n’est pas son débit qui impressionne mais la constance, la précision du flow. C’est une machine et en plus, il ressemble à Busta Rhymes, c’est le genre de personnes, tu leur donnes une instru, ils vont aller chercher le flow auquel les autres n’auraient pas pensé, le flow inattendu.
Après il y a Caballero et Jeanjass car ils me font tripper, il y a de l’autodérision, c’est à mi-chemin entre l’Entourage, 1995 pour l’attitude et les Casseurs Flowters. Ce que j’aime chez l’Entourage c’est la technique, la précision, l’inventivité. Et les Casseurs Flowters c’est les thèmes abordés, les punchlines, l’autodérision. Caballero et Jeanjass ont ce mélange qui marche bien et je trouve que cela fait du bien d’avoir des projets comme ça.
N : Il y a Roméo Elvis dans le même style !
H: Pareil, je le mets dans la même famille. Morale 2, grosse grosse gifle. C’est un de mes coups de coeur francophones de 2017. Le mec c’est une rockstar, il a une aura ! J’ai fait un concert avec lui, je lui ai dit direct. Quand je trouve qu’un mec est bon je ne le garde pas pour moi, je vais le voir et je lui dis “Mec t’es fort, ça fait plaisir de voir un gars comme toi qui a déjà compris plein de trucs”. Ce rap là me parle, il y a de l’autodérision, de la technique et il y a ce qu’il faut d’attitude pour ne pas être trop dans le caricatural parodique.
N: On va partir maintenant sur l’album, qu’est-ce qui se cache derrière son titre “Terminus” ?
H: Terminus tout le monde descend ! Puisque c’est un album qui se passe sous terre. Et Terminus parce que c’est la fin d’une trilogie, on peut dire que c’est la fin d’un cycle, d’une boucle mais en fait une boucle n’a pas de fin donc c’est simplement un 3e chapitre qui te ramène au chapitre 1. Avec le concept du cycle de l’eau : 1er album, Aquatrip, la mer. 2e album, Céleste, l’eau de mer qui s’évapore pour former les nuages. 3e album, Terminus, la pluie qui retourne sur Terre et plutôt que de rester sur Terre, je me suis dit allons sous terre, parce que c’est mystérieux on ne sait pas vraiment ce qui s’y cache, cela me permettait d’amener cette espèce d’introspection, c’est l’allégorie de la grotte, un coin de ta tête. Comme dans Men in Black, le petit bonhomme dans ta tête, ben là c’est un peu pareil, des fois t’es là tu réfléchis, t’es triste, t’es joyeux, tu t’auto-analyses, tu penses au monde qui t’entoure… Tu fais le point quoi ! Et donc j’aimais bien le côté huis-clos, fermé, souterrain, terrier…
Pochette de l'album Terminus
N : Justement tu nous dis que tu nous invites dans ton terrier, chez toi. C’est pour cela qu’il n’y a aucun featuring sur l’album ?
H : Cela me paraissait plus cohérent en effet, je voulais faire un feat avec Kacem Wapalek et on finira par le faire mais là on a manqué de temps. On en avait discuté, je lui avais proposé l’idée du morceau Fallait pas rigoler, j’ai commencé à gratter, j’ai trouvé pas mal de petites histoires, puis je me suis dit que j’allais le faire tout seul. Pareil avec Underground, le premier clip qui est sorti de l’album, je lui ai proposé le thème et il n’a juste pas vu mon message Facebook et entre-temps j’avais écrit tout le texte, j’avais donc peur de faire un morceau trop long, il y a des classiques comme ça comme Demain c’est loin mais je ne suis pas fan de ce genre de morceaux avec trop de textes. Ça se réécoute plus difficilement.
"C'est comme un scénario, t'as l'histoire, l'intro, la punchline de fin"
N : Au niveau de ton écriture, le processus entre les 3 albums ont été identiques ou chacun a eu sa propre particularité ?
H : J’ai grandi artistiquement, j’ai vieilli physiquement, spirituellement ; j’ai évolué tout simplement. Ça a toujours été un plaisir d’écrire sinon je ne ferai pas cela. Beaucoup de personnes écrivent 50 textes avant d’avoir LE morceau, moi je trie dans ma tête, c’est-à-dire qu’au moment où j’attaque un texte, je ne fais pas un morceau pour faire un morceau. Il y a forcément des phases que j’écris puis que je barre mais en vrai quand j’ai trouvé un thème je me dis “Non c’est mort le thème il est lourd !” Je passe du temps, le plus long c’est de trouver le thème et l’axe. Parfois j’ai juste un mot, une idée comme ça qui traine et je me dis comment je pourrais le développer et c’est ça la plus grosse réflexion. C’est comme un scénario, t’as l’histoire, l’intro, la punchline de fin, faut trouver comment tu racontes l’histoire et au fur et à mesure tu affines. Mais je ne fais pas de morceaux qui terminent à la poubelle. Dès que je commence à le taper sur l’ordi, c’est mort, le morceau va sortir.
N : Quels ont été les premiers retours du public pour Terminus ?
H : Si je me base sur les retours des internautes et les concerts, c’est hyper positif globalement. J’aime bien avoir des remarques négatives, des gens qui sont déçus, mais j’en ai pas eu tant que ça. J’ai fait un peu de promo donc ce n’était pas forcément mon public qui découvrait et jusqu'ici ça prend plutôt bien. J’avais un peu peur de trop déstabiliser le public qui peut-être s’attendait à ce que je reste vachement léger ou dans l’humour ou dans le fantastique avec plein de références comme j’ai toujours fait au final. Mais je ne voulais pas rester dans ma zone de confort. J’avais envie de surprendre et de me surprendre, je voulais me connaître plus. Il y a un moment où tu fais le point, tu as des enfants, tes parents vieillissent, t’as plus 30 piges le temps passe vite ! En quelques secondes, c’est ce que je dis dans Lent : “On bat des cils et pouf, des rides des touffes de cheveux blancs”. Tu vieillis sans vraiment t’en rendre compte, et donc tu as envie de te connaître. Tu as envie de te creuser un petit peu d’où le côté introspectif de l'album.
Crédit photo : Sara Litmanowicz
N : J’ai bien rigolé sur le morceau “Dormez-vous” mais… Tu ne chantes pas cela à tes enfants j’espère ?
H : Non bien sûr que non ce n’est pas le morceau que je leur ferai écouter. Je pense qu’ils l’ont déjà entendu parce que ma femme a écouté l’album quand il est sorti, avec les enfants. Après moi j’essaie de faire des morceaux à double lecture histoire que je ne place pas trop de mots vulgaires. Il y a peut-être des expressions qui sont un peu osées mais je pense que vu que ça reste bon enfant, les enfants ne vont pas se le prendre direct 1er degré avec l’image érotique voire porno qui va avec. J’aime bien être cru, balancer des idées sales mais avec poésie !
N : Tu connais déjà le public bordelais, tu es déjà venu au Reggae Sun Ska en 2017, est-ce-qu'on est chauds ?
H : Vous êtes chauds à Bordeaux ouais ouais ouais ! J’ai fait un autre festival dans un skate park à… Pessac, je crois…
N : Les Vibrations Urbaines !
H : Ouais c’est ça c’était bouillant ! Et donc moi j’ai toujours vu Bordeaux comme ça, je ne m’attends pas à ce que ça change ce soir.
N : Tu préfères les petites salles comme la Rock School Barbey par exemple ou les grandes scènes de festival ?
H : J’aime les deux. Je trouve que les grandes scènes de festival tu as plus à prouver vu que tu as des gens dans le public qui sont là et qui ne te connaissent pas. Donc tu dois t’appliquer, bien faire ton show parce que peut-être qu’après, ça va amener d’autres gens qui viendront la prochaine fois. T’es limite en mode semi-promo tu vois ? Un peu comme un plateau télé, t’as envie de bien faire quoi ! En revanche, quand t’arrives dans une salle où tu sais que les gens sont venus te voir, je sais qu’il va il y avoir de l’amour, directement il y a moins de pression. Quand on te donne de l’amour tu as envie d’en redonner. En gros en festival j’ai une rage, une adrénaline qui me donne envie d’exploser tout le monde, que tout le monde se rappelle du concert. Et en salle j’ai envie de faire des gros câlins. Du coup je ne sais pas, le jour où je pourrai faire des gros festivals où tout le monde me connaîtra là ça sera magnifique ! Mais parmi les meilleurs concerts que j’ai vécus c’était le côté où tout le monde est collé, tu te sens presque oppressé à la limite du malaise et t’as une espèce d’euphorie. Et si en plus t’as bédave avant, t’as tisé un peu… ça peut être magnifique. Après tu peux finir à l’hosto aussi mais au moins tu t’en rappelleras !
Hippocampe Fou en live au Reggae Sun Ska 2017
N : Une petite dernière, as-tu un rituel avant de monter sur scène ?
H : J’en avais beaucoup, limite des tocs sur la précédente tournée. C’était genre pendant une heure, des incantations… En fait, tu te dis ça a marché une fois donc il faut que je le fasse ! Et au final un jour je ne l’ai pas fait et puis ça a très bien marché voire mieux ! Je me prenais la tête, genre les échauffements vocaux je ne sais pas pourquoi je les faisais. Maintenant je fume 1 ou 2 petites clopes avant de jouer. Avant j’étais en mode “Non, il ne faut surtout pas fumer et tout, ma voix ne va plus être claire” Mais en fait je m’en fous. J’accepte ma voix telle qu’elle est. Et justement cet album pour refaire une mini-parenthèse, m’a permis de savoir quelle était ma voix, comment la poser et comment l’accepter. Je n’ai pas la voix d’un chanteur de R’n’B ou de Soul. Je suis un rappeur, j’ai une voix parlée qui est ce qu’elle est. Je peux la travestir un peu mais il faut l’apprivoiser, il faut la maîtriser. Voir où tu peux l’emmener. Et il y a ce truc *grognement grave*, je me suis rendu compte que je kiffais Tom Waits, j’adore Joey Starr aussi et pour avoir ça, il faut que tu fumes, tu boives et tu ne fais pas des échauffements vocaux avant le concert pour avoir une voix claire et fluette. Pour au final faire un truc où tu n’es pas dans ton répertoire *Voix fluette*, je fais des refrains chantés. Ce serait ridicule, je préfère aller là où je peux aller avec ma voix, me mettre en danger mais en respectant aussi ma tessiture et l’esthétique qui me plaît. J’aimerais avoir la même voix que Tom Waits mais il faudrait que je fume 10 paquets de clopes par jour. Une longue réponse pour une si petite question ! (Rire)
Merci pour cette interview et au concert endiablé que tu nous a offert le soir même. En tout cas on ne l'a pas fait mentir, on était tous bouillants à la Rock School Barbey pour venir lui donner de l'amour et il nous l'a bien rendu !
Si vous ne le saviez pas, Hippocampe Fou a participé au projet 11 day's / 11 songs de PV Nova !