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L'Interview : Rencontre avec un Voyou

La semaine dernière, nous nous étions quittés en parlant des fameux quatre accords magiques, ceux que l’on retrouve dans 95% des musiques entendues tous les jours. Et, en ce jeudi 22 mars 2018, entre deux balances, nous avons rencontré quelqu'un qui fait bien plus que cela : Voyou.

 

Thibaud (mais appelez-le Voyou) est un jeune auteur-compositeur-interprète Nantais. Issu de plusieurs groupes de la région, il s’est ensuite lancé en solo, et nous présente en janvier 2018, son premier EP : “On s’emmène avec toi”. Entre chanson française, pop, et douce électro, cet artiste a de la vie à revendre, en témoigne ce clip fantastique sur cette musique colorée : “Seul sur ton tandem”.
Peut-être que vous ne le connaissez pas encore, mais vous devriez. Alors pour vous rattraper, voici notre interview de Voyou.


"J'écoute le morceau [...], je le laisse me souffler des décors, des histoires..."

"Comment définissez-vous votre musique ? Quelle serait la meilleure présentation de Voyou ?

Voyou : Je dirais que c'est de la chanson pop électronique en français, qui parle d'amitié, d'amour, d'ennui, de paysages, de choses comme ça. De la musique assez colorée.

 

Les textes sont très proches des gens, ils parlent très facilement à beaucoup, alors comment composez-vous ces musiques, ces textes ?

Voyou : Je fais d'abord les musiques en général, et j'écoute pas mal les morceaux. Je n’écris jamais un texte si l'idée ne me vient pas, ou sans avoir déjà une musique. Une fois que j'ai un morceau avec un arrangement déjà très abouti, j'écoute le morceau, et je le laisse me souffler des décors, des histoires, des trucs comme ça. Et c'est comme ça que j'écris ensuite les textes. Ça part souvent de discussion avec les gens, c'est peut-être pour ça que tu dis que c'est proche des gens. Je considère que, moi tout seul, j'ai pas assez de choses intéressantes à raconter, pour me contenter juste de mon avis ou de mon histoire personnelle. Et quand je sens que j'ai des sujets, des thèmes qui me questionnent autant que mes amis, ou des gens que je rencontre comme ça au hasard, et bien, j'en fais des chansons.

 
De la musique colorée, comme son auteur.

Donc ce ne sont pas que des impressions personnelles ?

Voyou : Après, c'est ma vision de tout ça, tout ce que j'en ai récolté. Mais oui, carrément, souvent les morceaux, les thèmes que j'évoque surgissent après être passés dans pleins de bouches devant moi.

 

Vous vous êtes toujours appelé Voyou, mais auparavant vous l’écriviez Voyov. Pourquoi avoir choisi de changer pour l’écrire Voyou ?

Voyou : En fait, j'avais trop de problèmes, les gens ne savaient pas comment ça se prononçait. C’est la vraie grosse première raison : personne ne savait comment ça se prononçait. Et ça donnait lieu à des prononciations assez étranges, et au début ça me faisait marrer, mais au bout d'un moment, ça a commencé à me poser question d'avoir en face de moi des gens qui ne savaient pas comment ça se prononçait, qui écorchaient le nom… Alors que je voulais un nom qui soit assez simple finalement, et qui parle à tout le monde. Il se trouve qu'en fait, les gens passaient plus de temps à se demander comment ça se prononçait, plutôt qu'à le prendre comme ça. Donc j'avais envie que ce soit un petit peu plus simple, tout simplement. J'aimais bien le côté graphique de Voyov, parce que ça faisait un palindrome, je trouvais ça chouette. Mais le fait qu'il y ai ce petit truc supplémentaire, ça brouillait les pistes, et ça avait plus du tout la vocation que j'avais mise à ce mot-là, qui est pour moi un mot assez simple. Un truc qui peut à la fois être très brutal, et en même temps très réjouissant, ça peut être un petit surnom mignon que va te donner ta grand-mère. Et ce que j'aimais bien, c'est que les gens voient ce mot sur une affiche, et qu'ils ne pensent pas forcément à ma gueule, ou à moi, mais que ça leur rappelle des trucs à eux : “ah c'est marrant, ma grand-mère elle m'appelait comme ça quand j'étais petit…”. Du coup, avec ce truc-là, ça mettait direct une barrière, et c'est le mélange de tout ça qui a fait que j'ai préféré l'écrire normalement.

 

Même si vous l'avez gardé sur la pochette de l’EP, ça ressemble beaucoup plus à un V qu’à un U…

Voyou : J’ai fait exprès parce que vu que c’est dessiné et pas écrit, je me suis dit, je peux le dessiner comme ça, ça posera pas de problème. En plus, c’est un lettrage posé sur une montagne, et ça se fait d’avoir des lettres plus “romaines”.

 

C’est vous qui avez dessiné votre pochette ?

Voyou : Alors pas tout seul. On l’a dessiné à 4 mains avec un ami dessinateur de BD, Cyril Pedrosa. Je suis allé chez lui à Arles, on s’est enfermé pendant deux jours avec pleins de feutres, pleins de crayons de couleurs, pleins de conneries, et on a dessiné un maximum de trucs. On a fait le montage, on a fait des aller-retours, j’étais à Paris et lui à Arles, et on s’envoyait des versions, des trucs qu’on redessinait. Ca s’est fait en plusieurs étapes, à deux.

 
L'univers coloré de Voyou, par Voyou.

Et vous vouliez quelque chose de très coloré, pour coller à votre musique ?

Voyou : Un truc déjà qui soit pas prétentieux, parce que j’ai du mal avec tout ce qui peut être prétentieux dans l’image d’un groupe, ou d’un chanteur. Et puis, un truc qui donne envie, qui soit assez coloré, assez joyeux. Contrairement à certains trucs en français. Après, c’est aussi parce que les paroles me touchent et que je les comprends plus facilement, mais j’ai l’impression qu’il y a un truc assez noir en ce moment dans ce que chantent les gens, un truc un peu cynique, et moi c’est tout le contraire que je revendique, autant dans mes paroles, que dans ma vie de tous les jours. Et j’avais vraiment envie d’un truc assez coloré, que les gens qui se retrouvent face à ça aient plus le sourire que la déprime quoi.

 

Justement votre EP, comment vous l’avez enregistré? Comment vous l’avez préparé ?

Voyou : Je l’ai enregistré un peu partout. Il y a quelques morceaux que j’ai commencé à enregistrer quand j’étais en tournée avec d’autres groupes auparavant. Donc beaucoup sur la route, dans des chambres d'hôtels, dans des loges de villes différentes. Beaucoup dans ma chambre aussi, dans mon lit ou à mon bureau. Une bonne partie a été composée au Canada aussi, parce que j’étais là-bas pendant un moment. Je m'étais éloigné un peu pour pouvoir écrire des trucs, sans que tout mes copains musiciens me disent ce qu’ils en pensent à chaque fois que je sortais une démo. Ce qui est cool, c’est qu’en fonction des endroits dans lesquels je me trouvais, la musique ressemblait à ces endroits, en terme d'atmosphère, et dans les paroles surtout… Et ça s’est fini dans le studio d’un gars qui s’appelle Julien Delfaud, qui a fait le mixage de l’EP. En fait, j’avais sorti une première version de cet EP, où j’avais fait le mixage moi-même, mais j’avais envie d’avoir un mix un peu plus sérieux. Il y a eu ça, et je suis aussi passé un peu par le studio d’un ami, Raphael D’Hervez, qui a un studio qui s’appelle “La maison du Futur” à Pornic, au bord de la mer. J’avais besoin de partir un peu, de me mettre dans un endroit, avec un mec que je connais bien, avec du matériel que lui maîtrise super bien, et que je connaissais aussi, parce que j’ai joué dans son groupe, Pégase [un groupe Nantais], pendant très longtemps. J’avais envie d’enregistrer des trucs supplémentaires sur un morceau en particulier, et je suis allé là-bas, pour enregistrer quelques instruments. Et après, tout le mixage a donc été fini au studio de Julien Delfaud.

 

 "Là, je commence à enregistrer mon premier album."

Et comment, maintenant que vous êtes en [début] tournée, vous allez jouer votre EP sur scène ? Est-ce que c’est différent ?

Voyou : Ca change assez régulièrement. Il y a des morceaux qui restent très stables parce qu’ils marchent très bien, et je les joue toujours de la même manière. Mais il y a plein de morceaux sur lesquels je reviens super souvent. L’avantage d’être tout seul sur scène, c’est que je peux créer un morceau un jour, et le lendemain le tester sur scène. Voir ce qui marche, ce qui marche pas, et revenir sur le morceau, changer plein de trucs, ou bien juste des petits détails, et puis le rejouer la fois d'après. Il y a plein de mes morceaux qui ont évolué comme ça, avec la scène, parce que c’est l'endroit où je m’éclate le plus, et j’ai envie que ces morceaux aient l’énergie nécessaire pour supporter la scène, et pouvoir faire danser ou émouvoir, quand il s'agit de morceaux pas dansants, les gens qui sont devant moi. Donc je les change selon la réaction des gens. Ca change pas mal, et puis j’ai mon petit setup, que maintenant je connais très bien. Il y a pas longtemps, pour les Trans Musicales en décembre, j’ai préparé une création avec de la vidéo, une scénographie et tout ça. Vu que je fais pas mal de premières parties en ce moment, c’est pas toujours possible de l'amener, mais je commence à pouvoir l’amener de plus en plus. Je vais pouvoir la présenter à des festivals cet été, et puis dans des salles de concert.

 

C’est une envie d’agrandir le projet ?

Voyou : En tout cas, j’ai cette formule là qui existe maintenant, et qui rend le truc visuellement beaucoup plus large. Vu que je suis tout seul, même si j’ai mon petit pad qui fait de la lumière, et que je joue plusieurs instruments sur scène, c’est quand même une personne sur scène. Quand t’es dans un petit club, c’est super, mais dès que t’arrives devant beaucoup plus de monde, tu représentes visuellement pas grand chose, et j’avais envie de pouvoir élargir ce truc là.

 
Voyou en concert à la Maroquinerie de Paris.

En ce moment, vous avez votre tournée, qui continue jusqu'à Octobre, qu’est ce que vous avez comme projet pour la suite ? A quoi doit-on s’attendre ?

Voyou : Là, je commence à enregistrer mon premier album. Donc je rentre en studio la semaine prochaine. Et je vais faire des aller-retours entre les festivals, les salles de concert, et le studio. Puis d’autres moments, où je vais partir, comme là par exemple : je reviens de deux jours au Pays Basque, où je me suis isolé face à la mer pour écrire de nouveaux morceaux, parce qu’il faut que j’écrive plein de nouveaux trucs.

 

Donc l’album est prêt ?

Voyou : J’ai déjà pas mal de morceaux. Je dois être à 70% du nombre de morceaux qu’il faudrait pour faire l’album, et j’aimerais bien en avoir 150%, pour pouvoir choisir, et faire quelque chose de cohérent. Sur cinq titres, c’est assez facile d’avoir quelque chose de cohérent, et tu peux présenter plein d’univers différents, mais sur un album complet… Je suis quelqu’un qui écoute énormément d’albums, et c'est très important pour moi, la cohérence d’un album, son évolution, vers où il t'amène, comment ça te balade, le début, la fin, tout ce qui se passe au milieu. Et j’aimerais bien faire la même chose avec mon disque, et c’est quelque chose de compliqué à faire.

 

Vous écoutez donc les albums entièrement ?

Voyou : En fait, je consomme la musique un peu comme un papi… J’écoute de la musique en vinyl, j’écoute pleins de trucs, sur internet et tout ça. Mais quand des morceaux, ou des artistes me plaisent bien, j’achète toujours les vinyls, et c’est comme ça que je consomme vraiment la musique.

 

"Tant que c'est de bons morceaux [...], ça m'inspire."

Et justement, qu’est-ce que vous écoutez en ce moment ? Qu’est ce que vous recommanderiez ?

Voyou : J’écoute l’album de Malik Djoudi, il m’a vachement plu, en plus il me l’a offert, donc j’ai pas mal écouté ça dernièrement. J’écoute beaucoup l’album d’un français, qui s’appelle François Virot. Ca doit être le disque que j’écoute le plus en ce moment oui, le dernier disque de François Virot. Un artiste qui chante en anglais, mais qui est francais, qui est de Lyon, et que j’avais vu en concert l’été dernier, et ça m’avait vraiment bouleversé, j’avais trouvé ça super. Et, il y a pas longtemps, j'ai trouvé son disque dans un bac, dans un petit disquaire à Nantes. Je l’écoute beaucoup, parce que c’est un super album. Et j’écoute énormément aussi, la réédition d’un disque d’une pianiste éthiopienne, qui s’appelle Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou. Ce sont de petites pièces de piano, avec toute la culture éthiopienne, qui se ressent vachement dans les gammes, c’est magnifique. J’écoute ça souvent le soir, quand j'ai envie de me détendre, je mets ce disque là… Je réécoute aussi beaucoup un disque de Deerhunter, Microcastle, que j’avais dans ma discothèque depuis très longtemps, je l’avais écouté un petit peu mais pas plus que ça. Et comme j’ai changé d'appartement, j’ai récupéré tous mes vinyls, qui dormaient chez des copains, à droite a gauche. J’ai commencé à le remettre, et je l’écoute énormément en ce moment.

 
La pochette de "Microcastle", de Deerhunter.

Beaucoup d’influences différentes en fait ?

Voyou : Ouais, des trucs super différents. Je suis pas attaché à des styles de musiques particuliers, ou des époques particulières, tant que c’est des bons morceaux, et que ça m’inspire.

 

Je ne vous demande pas votre morceau, ou votre artiste préféré alors ?

Voyou : J’en ai plein. Ca dépend des périodes, en fait. Il y a des périodes où je peux avoir des fixettes sur des artistes, ou bien écouter des tonnes de trucs complètement différents. Après, il y a des mecs qui m’ont suivi toute ma vie, et qui me suivront toute ma vie je pense… enfin des mecs et des filles. Mais je sais que, dans les chanteurs français par exemple, des mecs comme William Sheller, ou des chanteuses comme Brigitte Fontaine, c’est des gens que j’écouterais toute ma vie. Mais il y a tellement de choses à écouter, je n’arrive pas à rester sur le même artiste pendant trop longtemps.

 

Vous êtes très attachés au français…

Voyou : Ouais carrément. En fait, j’écoute pas que de la musique en français, mais j’en écoute pas mal. Il y a des disques, des chansons en français qui me suivent à fond, mais je ne prends pas plus en considération un artiste s’il est français, que s’il est nigérien, ou américain ou anglais ou allemand quoi. Disons que je comprend mieux ce que disent les français, que les mecs qui chantent en anglais, ou en wolof…

 

C’est pour ça que vous avez voulu écrire en français plutôt qu’en anglais ?

Voyou : C’est même pas une question qui s’est vraiment posée, c’est juste que quand j’écoute un artiste anglais, j’ai envie de l’entendre chanter en anglais, quand j’écoute un artiste nigérian, j’ai envie de l'entendre chanter en nigérien, et quand j’écoute un artiste français, j’ai envie de l’entendre chanter en français. A part quelques exceptions, François Virot, il chante en anglais et je trouve ça super, ses textes me touchent beaucoup. Mais moi en tout cas, j’avais vraiment envie de raconter des choses qui me tenaient à coeur, de mettre ma patte, et je pense pas maîtriser une autre langue mieux que le français. Même si je parle plutôt bien anglais, je n’ai pas toute la subtilité de ce langage, et j’avais envie d’utiliser cette subtilité pour m’exprimer. Donc le français s’est imposé naturellement.

 

Vous êtes tout seul sur scène et en studio, est-ce que c’est pas difficile d'être seul, ou au contraire c’est une volonté de liberté ?

Voyou : J’ai tourné pendant très longtemps avec des groupes, et c’est super les groupes. Tu vas beaucoup plus lentement que tout seul, mais par contre tu peux aller beaucoup plus loin. Et je pense que pour le début du projet, j’avais envie d'être tout seul, pour pouvoir aller le plus vite possible, et mettre en place un maximum de choses. En plus de ça, j’avais besoin de me confronter au public, de la manière la plus difficile possible pour commencer, histoire de pouvoir gérer n’importe quelle configuration après. Je me plais bien à être tout seul sur scène, il y a un truc qui est super déroutant, et en même temps super fort avec le public T’es vraiment tout seul face à une masse de gens, tu peux jamais te retourner vers qui que ce soit quand y'a quoi que ce soit qui va pas bien, et du coup, les seules personnes vers qui tu te tournes quand il y a un truc qui déconne, c’est le public. Tu les impliques vachement dans ce que tu fais, et tout ce qui se passe sur scène, et ce truc là me plait bien, ça me permet de rebondir assez simplement, quand il y a des choses qui ne vont pas, et surtout d’amener le public plus simplement avec moi. Le seul truc qui me manque, c’est la tournée en groupe, c’est quand même un truc qu’est super. L’ambiance est chouette, t’es tout le temps avec plein monde, tu peux te reposer sur les gens quand toi t’as pas envie, parce qu’il y a des fois où t’es fatigué, où il y a plein de trucs qui font que t’as pas envie de te confronter au public, de te confronter aux gens qui t’accueillent et tout ça. Mais en même temps, ça fait aussi parti du boulot, donc je suis obligé de faire toutes les étapes de ce travail, sans rien manquer. En fait ça me plait pas mal, parce que je découvre vraiment le truc à 100%.

 

Et donc, peut-être que vous allez, à l’avenir, ajouter des gens au projet ?

Voyou : Je sais pas, c’est un truc qui me plairait. Je pense qu'à un moment donné j’y viendrai, c’est sûr. Après, je sais pas combien de temps je vais rester tout seul. Pour l’instant, je me plais bien comme ça, et j’ai pas forcément envie de prendre des gens. Ca va aussi dépendre de mon album, comment je le conçois, quels instruments je fais venir. En fonction de ça, j'aurai peut-être envie d’avoir des gens qui jouent de la musique avec moi.

 

Vous êtes guitariste, batteur, chanteur, bassiste, pianiste… Vous êtes tout en fait ?

Voyou : En fait j’ai essayé d'apprendre tous les instruments, mais à la base je suis trompettiste, c’est mon premier instrument. J’ai fais de la trompette en conservatoire, donc dans des trucs très classiques, et puis j’ai commencé à faire du rock avec mes copains au collège, et j’ai commencé à vouloir composer de la musique aussi sur des ordinateurs, parce que j’ai eu très vite des ordinateurs à disposition avec des logiciels de MAO [Musique Assistée par Ordinateur], tout ça. Et ça me frustrait de pas pouvoir enregistrer une batterie, de pas comprendre comment le rythme fonctionnait, de pas pouvoir enregistrer une guitare ou un clavier, même si j’avais déjà commencé à les apprendre plus jeune. Mais j’ai essayé de me perfectionner dans ces instruments, juste pour pouvoir gérer la composition d’un morceau de A à Z, en connaissant tous les instruments principaux, qui font un morceau pop ou rock.

 
Voyou, et sa jolie et fidèle trompette.

Est-ce que c’est votre vision de la musique de mêler malice, humour, avec vos musiques, qui peuvent aller jusqu'à une sorte de transe [Les soirées] ?

Voyou : La musique, c’est quelque chose qui m’a toujours aidé à me sentir bien, et à extirper de moi des émotions qui n’avaient pas à être là, ou à créer des émotions que j’avais envie de ressentir. Et j’aime être heureux, j’aime rire. C’est pas ma vision globale de musique, parce qu’il y a des gens qui font de la musique super déprimante, mais qui leur va très bien parce que c’est probablement des gens très déprimés, ou c’est tout ce qu’ils ont à sortir d’eux. Ma vision de la musique, c’est juste de faire la musique qui correspond à ton état d’esprit, et si ma musique est comme ça, c’est juste parce que je suis dans cet état d’esprit."

 

Maintenant, je crois que je n'ai plus rien à ajouter, tout est dit. Alors, en vous souhaitant une bonne soirée, je vais écouter Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou; en essayant de prononcer son nom correctement. 

Louis BONNIN


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