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L’histoire des Geishas

Ohayo, bienvenue pour la chronique hebdomadaire sur l’Asie !
Des femmes de talent, d’incroyables artistes, de brillantes musiciennes ou encore de fantastiques femmes de lettres, non je ne parle pas de nos mamans mais bien des Geishas.
Ces femmes ancrées dans la tradition japonaise souffrent malgré elles d’une fausse réputation, pour de mauvaises raisons elles sont généralement considérées comme des prostituées.
Alors en quoi consiste la vie d’une Geisha ? Pourquoi une telle réputation leur colle à la peau ?

Je vous propose de découvrir la fascinante histoire des Geishas.

 

Étymologie et histoire

L’apparition des Geishas est datée au début du 18e siècle, en pleine période Edo (1603 – 1868).
Il était courant que les hommes aisés aillent se détendre dans des salons de thé où ils étaient libres de discuter, de boire, de jouer et aussi d’écouter les Taikomochi. Des hommes ayant pour fonction de jouer et de chanter dans les salons de thé afin de divertir  et d’amuser la galerie. Vers 1750, les femmes obtiennent à leur tour ce rôle et sont appelées « Onna  Geisha » ou « Geiko » signifiant « personne d’art », tandis que les apprenties Geishas sont appelées « Maïko ». Néanmoins, selon les régions, le nom des élèves peut être différent, par exemple une apprentie Geisha sera appelée « Hangyoku » à Tokyo.

Peu à peu, la Geisha a remplacé le Taikomochi, car évidemment, les clients de maisons de thé sont des hommes, et c’est une des raisons pour laquelle on colle l’étiquette « prostituée » au travail de Geisha. Si certaines satisfaisaient les désirs  sexuels de leurs clients, les véritables Geishas sont pratiquement intouchables et ne s’adonnent qu’à l’art. En 1779, le gouvernement Tokugawa a décidé de réglementer le métier de Geisha afin de bien distinguer les deux professions et ainsi mettre un terme à un marché noir du sexe. Depuis cette période, la profession de Geisha n’a que très peu été modifiée, un tarif officiel a été mis en place en 1886 pour leur service, et une rupture nette avec la profession de prostituée a été instaurée, mais rien de plus.

Au 20e siècle, la profession a la vie dure, depuis la Seconde guerre mondiale, le nombre de Geishas ne cesse de diminuer, le pays se modernise et les jeunes filles préfèrent faire carrière ou se marier pour fonder un foyer. Cependant, de nos jours la profession connaît un nouvel engouement grâce à une communication efficace et un passé prestigieux, près de 100 Maïkos ont été dénombrées à Kyoto en 2008.

 

Mode de vie et éducation

La Geisha est une artiste avant tout, son éducation est basée sur des principes artistiques et sociétaux. Elle est rattachée à une maison de Geishas ou « Okiya » qui se situe dans des quartiers réservés appelés « Hanamachi » (généralement, le quartier des plaisirs) pour exemple le quartier de Gion à Kyoto est le plus célèbre de tous.

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La structure hiérarchique des maisons de Geishas est assez simple, une matriarche fait office de patronne et de directrice de l’établissement, en dessous d’elle on peut trouver les « grandes sœurs » qui sont les plus âgées et qui enseignent aux jeunes la profession. Une cérémonie nommée « San ku do » permet alors de joindre la « petite sœur » à sa grande sœur qui vont former une lignée en partageant des coupelles de Saké symboliques et en portant un préfixe commun dans leur nom de Geisha. L’éducation d’une Geisha serait l’équivalent d’un master en art aujourd’hui, tellement les domaines dans lesquels elle doit exceller sont importants. Musique, danse, peinture, chant, conversation, poésie et la liste est encore longue ! Selon les domaines maîtrises, la Geisha obtient une distinction : une danseuse hors pair sera surnommée « Tachikata » tandis qu’une joueuse de shamisen sera surnommée « Jikata ».

La vie de Geisha n’a malheureusement pas que des avantages, toute sa vie la Geisha devra faire face à des dettes de plus en plus importantes, devant payer chaque repas, chaque vêtement, leur éducation et même l’obtention de leur personne à la maison de Geishas. Aujourd’hui ce fonctionnement a été modifié et assoupli, la Geisha peut être indépendante et vivre dans son logement en touchant la quasi-totalité de ses revenus, ayant à charge ses vêtements et sa nourriture.
La sexualité d’une Geisha est également un sujet difficile, considérée comme une hôtesse, il était malgré tout possible d’acheter la virginité d’une Geisha pour une somme astronomique, à ce moment-là, l’âge de la Geisha est d’environ 14 ans... Si elle venait à tomber amoureuse, elle devait stopper sa profession et faire une cérémonie d’adieu, apportant avec elle toutes ses dettes. De plus, la maison de Geishas pouvait trouver un riche « protecteur » à la Geisha, la rendant dépendante non plus de la maison, mais de son « danna » qui généralement attend des faveurs sexuelles de sa protégée.





En somme, la profession de Geisha est assez mal connue des occidentaux, pourtant cette profession aux multiples talents ne s’acquiert qu’après de longues périodes d’apprentissages difficiles et rigoureuses. La mauvaise réputation des Geishas ne représente qu’une infime partie de la profession, qui aujourd’hui n’existe pratiquement plus.
Ce sera tout pour l’histoire des Geishas, j’espère que cela vous a intéressé, si vous souhaitez en savoir plus sur les professions mythiques du Japon féodal, j’ai écrit un article sur l’histoire des ninjas juste ici.
Sur ce, bonne semaine et à lundi prochain !

Marc BRIAND


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