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Live Report : Musicalarue Festival 2017

En quête de nouveaux horizons, l’équipe de StayAwake part à la conquête de la forêt landaise direction le charmant village de Luxey pour la 28ème édition de Musicalarue. Une première pour nous, mais sûrement pas une dernière. Musicalarue, c’est la promesse de partage et de découverte en tout genre.


Village de Luxey © StayAwake / Livy Bertrand

EN TERRE D’ACCUEIL LANDAISE

En fin d’après-midi, on prend les longues lignes droites landaises, à destination de Luxey. C’est avec impatience qu’on arrive sur le site du festival où on y découvre déjà un nombre impressionnant de festivaliers de tout âge et de tous horizons. Musicalarue, c’est aussi la force de sa diversité. Direction le camping pour installer notre fidèle Quechua et récupérer notre bracelet. On entre dans l’espace concert et, curieuses, on commence à se balader un peu partout, à se repérer petit à petit. La première chose qu’on remarque est le caractère intergénérationnel du festival, qui rend ce week-end encore plus insolite. Les chemins, menant au théâtre de verdure, sont jalonnés de guirlandes multicolores, nous faisant penser immédiatement à cette ambiance guinguette qu’on aime tant.


Les allées illuminées © StayAwake / Livy Bertrand

En se baladant à travers les allées du festival, on découvre l’espace de restauration. On est impressionnées par la diversité des food trucks, qui ne se limitent pas aux spécialités landaises : maghrébin, végétarien, tapas, pâtes, produits de la mer et bien d’autres. Il y en a pour tous les goûts. Perso, on craque pour les patates fraîcheur (crème fraîche, ciboulette, concombre) du stand Anita’s Potatoes. Après cette pause fraîcheur, nous continuons sur cette bonne lancée en passant par la buvette pour commencer à dépenser nos jetons Musicalarue. On opte pour une bière rafraîchissante avec l’écocup aux couleurs de cette édition.

Sucré salé

On débute les concerts avec la célèbre Véronique Sanson, qu’on ne présente plus. Un concert durant lequel elle reprend ses plus belles chansons et celles de son dernier album. Légendaire chanteuse de variété française, elle nous offre un véritable voyage temporel pour les plus nostalgiques. La soirée continue avec le groove énergétique de Deluxe. Fidèles à eux-mêmes, ces potes passionnés savent toujours véhiculer leur amour de la musique en donnant un show inoubliable qui a su unir le public. On a droit au traditionnel lâcher de confettis, qui vient suspendre le temps pour la fin de ce concert.

Le traditionnel lâcher de confettis de Deluxe © Béranger Tillard

Cette belle soirée s’enchaîne avec la positivité communicative de Naâman. Le chill s’empare de Musicalarue et c’est sur cette ambiance planante que le chanteur nous embarque dans son univers reggae inimitable. Un moment d’une authenticité rare, on est charmées par la voix atypique de Naâman. On finit cette première journée avec le duo français de Equipe de Foot, qui enflamme l’Espace Pin avec leur rock décalé. Il est 4h passée et la fatigue commence à se faire ressentir. La journée est passée à la vitesse grand V, n'annonçant que du bon pour la suite de ce beau festival.

Scène des Sarmouneys, Naâman © Béranger Tillard

FORÊT ENCHANTÉE

Le soleil se lève sur cette deuxième journée, premier réveil sous les immenses pins landais. Réveil douceur avec un petit pique-nique pour faire le plein d’énergie. On décide de finir ce repas avec une glace à la plancha, qui nous avait intrigué la veille par son originalité. On se dirige donc vers l’espace concert où l’on y découvre un calme frappant, en contraste total avec la veille au soir. Les festivaliers, couchés à l’ombre, sont bercés par les balances des artistes et des techniciens, ainsi que par la musique qui passe à la Scène des Sarmouneys, la main stage. Nos glaces à la main, on part à la quête de l’espace arts de rue.

Glace à la plancha, stand Chao Benji © StayAwake / Livy Bertrand

On fait une première halte à la pelouse de l’estupe huc pour y découvrir le numéro, plein de poésie, du jongleur Octo qui nous a fait virevolter le regard avec la maîtrise de ses 8 bâtons du diable. Après ça, on se dirige vers le fond de l’enceinte du château d’eau, en direction du fil rouge des arts de rue : l’Imprévu. On y découvre une imposante forêt où les festivaliers et leurs rires s’entremêlent, au rythme des différents spectacles d’arts. L’effet d’une forêt enchantée où tout le monde sait trouver sa place. Peinture, sculpture, humour, performance, danse, cirque : c’est une ouverture sur l’art que nous propose Musicalarue. On notera l’installation de nombreux points d’eau pour recharger les bouteilles et les écocup d’eau fraîche, en ce jour de grande chaleur. Ne jamais sous-estimer les bienfaits de l’eau, jamais !

Espace de l’enceinte du château d’eau © StayAwake / Livy Bertrand


On finit cette après-midi de découvertes en repassant par la pelouse de l’estupe huc, pour y découvre Khalid K et son spectacle : Le tour du monde en 80 voix. Coup de coeur de la rédaction, c’est un véritable voyage que nous offre cet artiste qui détient une maîtrise remarquable de sa voix. Khalid K s’enregistre directement et crée des loops. Entourées de plusieurs haut-parleurs, on est transportées par la danse de ces ondes sonores. La magie est tellement présente que tout le monde se met à danser avec lui à la fin de sa performance. Un moment fort de partage qui donne du baume au coeur. Après toute cette positivité communicative, c’est l’heure de passer aux artistes musicaux.

Fin du spectacle Le tour du monde en 80 voix, de Khalid K © StayAwake / Livy Bertrand

On débute la soirée avec le groupe Cocoon, qu’on a déjà eu la chance d’avoir dans notre studio radio à Bordeaux. La belle voix de Mark Daumail et la forêt landaise, entourant la scène du théâtre de verdure, nous embarquent dans un doux cocon. On chante, on danse à l’unisson. La beauté de l’instant est accentuée par le soleil descendant, formant un bain de lumière sur la foule transportée. On part du concert en retenant leur belle reprise de City of Stars du film La La Land et la venue des enfants des membres du groupe sur scène pour la dernière chanson, un grand moment d’émotion. La magie opère, on a été charmées par leur simplicité et authenticité.

Théâtre de Verdure, Cocoon © StayAwake / Livy Bertrand

Après ce premier concert, annonçant une très belle deuxième soirée, on revient à la place principale du village. En passant devant l’église, on est intriguées par la foule mais surtout par ce qu’on entend provenant de l’intérieur. Curieuses, on décide de se frayer un chemin et on n’a pas été déçues. On tombe sur un jeune orchestre symphonique, le JOSEM, qui retourne littéralement l’église par son énergie et sa maîtrise. Ces prodiges de 12 à 25 ans, accompagnés d’un chef d’orchestre époustouflant, nous offre une performance digne des plus grands. Le cadre et l’acoustique de l’église donnent encore plus d’amplitude à leur performance. Du classique à des styles plus inattendus, ils semblent tout maîtriser à la perfection. On sort de l’église les yeux pleins d’étoiles, avec l’idée d’y retourner le lendemain pour profiter de l’intégralité du concert.


L’église, Le Jeune Orchestre Symphonique de l’Entre-deux-Mers © StayAwake / Livy Bertrand

Après toutes ces premières émotions, le temps est venu de se désaltérer : direction les buvettes. Une fois l’écocup rechargé, on se laisse bercer par les différents horizons musicaux qui parcourent le festival en s’arrêtant sur les chanteurs martiniquais du groupe Cie Lubat. Un jazz rythmé, entraînant le public de la scène Saint Roch en ce début de soirée. Une des chanteuses retient particulièrement notre attention lorsqu’elle se met à chanter. Une femme sublime avec une aura incroyable, qui laisse un silence planant à l’écoute de sa voix.


Scène Saint Roch, Cie Lubat © StayAwake / Livy Bertrand

Nous quittons nos jazzmen pour revenir au théâtre de verdure, voir un monument de la chanson française : Michel Fugain, accompagné de sa troupe Pluribus. Drôle et enjoué, le concert rassemble toutes les générations : les plus jeunes comme les plus vieux. C’est un vrai moment de partage que nous offre l’ensemble des artistes, qui partagent la scène le sourire aux lèvres. On remercie également Michel pour la citation du jour : « La première moitié de l’humanité est née pour emmerder l’autre moitié. » Un concert mêlant musique et anecdotes, touchant par sa profonde convivialité et son pouvoir de rassemblement.

Théâtre de Verdure, public de Michel Fugain © StayAwake / Livy Bertrand

Ce n’est pas tout mais il commence à se faire soif et faim. On retourne à la tente pour se préparer dignement pour Chinese Man qui passe un peu plus tard. Après quelques verres, c’est l’heure de revenir à l’espace concert direction la main stage. On aperçoit déjà l’arsenal de Chinese Man sur scène, la promesse d’une déferlante électronique de qualité supérieure. Le public acclame l’arrivée des artistes et c’est parti pour un concert mémorable. L’ambiance est incroyablement entraînante, les MC de Chinese Man débordent d’énergie et enflamment la foule avec leur flow légendaire. Au passage de Get Up, les mains s’unissent et le public ne fait plus qu’un au rythme des notes. On ressort du concert remplies de good vibes, avec l’envie de déplacer des montagnes. Le concert était tellement communicatif, qu’on a sympathisé avec les gens à côté de nous, puis partagé une bière en attendant l’artiste suivant : Dirtyphonics. En pleine discussion, près de l’Espace Pin, on commence à distinguer les tracks du duo de dj français. Dirtyphonics nous embarque dans leur univers en nous bombardant d’un set aux lourdes basses pour finir cette deuxième journée en apothéose.

Scène des Sarmouneys, un MC de Chinese Man © StayAwake / Livy Bertrand

Et comment clôturer avec succès une soirée de festival ? Avec un bon burger. Un bon burger végétarien pour notre part, mais qui n’en reste pas moins excellent. On remercie le food truck Festiv’été pour ce burger vert et ces frites de l’enfer ! Cette deuxième journée s’achève sur cette belle note salée.

ÉLÉVATION CÉLESTE

Enceinte du château d’eau, flâner sous les arbres © StayAwake / Livy Bertrand

On arrive à la dernière journée de cette 28ème édition, tristesse. Après un réveil tout doux et une après-midi de repos à flâner sous les arbres, au rythme des différents artistes de rue, on se dirige vers l’espace concert. Après la merveilleuse surprise de la veille avec le JOSEM, on décide d’en profiter pleinement cette fois-ci et d’aller voir leur concert en entier. Il y a déjà une longue queue qui attend l’ouverture des imposantes portes de l’église. JOSEM n’a pas impressionné que l’équipe de StayAwake manifestement. Le concert débute sous les applaudissements du public, impatient d’entendre les jeunes prodiges. C’est une heure de pur bonheur mélodique qui s’enchaîne. Une mention spéciale pour la formidable reprise d’une oeuvre de Rossini, le célèbre compositeur italien. A l'achèvement du concert, les musiciens n’ont pas démérité les acclamations interminables du public conquis.


L’église, le JOSEM © StayAwake / Livy Bertrand

Après cette envolée mélodique, un petit détour par les buvettes s’impose. Armée d’une bière fraîche, on part se frayer un chemin devant la main stage, à travers le public déjà nombreux, pour acclamer Claudio Capéo.  Le chanteur nous embarque avec lui, grâce à la puissance de sa voix grave reconnaissable entre mille. Il met du coeur à l’ouvrage pour nous offrir un concert à la hauteur de nos espérances, sueur et veines apparentes, Claudio donne tout pour Musicalarue.

Scène des Sarmouneys, Claudio Capéo et son fidèle accordéon © StayAwake / Livy Bertrand

On quitte le concert pour ne pas rater la fraîcheur de Juniore. On se dirige une dernière fois vers le théâtre de verdure pour y retrouver son ambiance intimiste, sublimée par la voix enivrante de Anna Jean qu’on entend au loin. On se laisse bercer par le suave de leurs morceaux. Panique, A la plage, Marabout, les chansons s’enchaînent en nous offrant une performance planante au milieu de cette immense forêt. Un gros coup de coeur pour ce trio d’or, qui ne laisse pas indifférent.

Théâtre de verdure, Anna Jean chanteuse de Juniore © StayAwake / Livy Bertrand

Après le beau temps vient la pluie

On décide de se diriger, avant la fin du concert, vers la main stage pour se dénicher une place de choix pour accueillir les légendaires Matmatah. Les bretons sont au rendez-vous, tapis dans l’ombre, brandissant avec fierté leur drapeau pour le clin d’oeil aux origines du groupe. Le concert débute en folie, le public est déjà déchaîné par cette folk tonitruante qui nous est offerte. Tellement tonitruante qu’elle provoque la colère du ciel et c’est un véritable orage qui éclate en plein concert. Il commence à tomber des cordes et tous les festivaliers se retrouvent rapidement trempés. Les membres du groupe doivent quitter la scène par risque. Heureusement personne n’est blessé, seulement des dégâts matériels.


Scène des Sarmouneys, Matmatah © StayAwake / Livy Bertrand

La main stage se vide, les bouchons dans les allées se forment, c’est la ruée aux abris ! Mais ce déluge n’affecte en rien la bonne humeur des festivaliers qui chantent à tue-tête sous les grandes tentes. Moment de crise qui nous a permis de faire, à nouveau, de belles rencontres en dégustant de bonnes frites chaudes. On affronte à nouveau la pluie pour mettre un point final à ce beau week-end. On s’endort pour la dernière fois, avec regret de ne pas avoir vu Gramatik et French Fuse, qu’on attendait particulièrement, mais avec des souvenirs incroyables plein la tête. Merci de nous ressembler et de nous rassembler. Merci pour tout Musicalarue, à l’année prochaine !

Livy BERTRAND


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